Avis lecture : La Passe-Miroir tome 4, Christelle Dabos

Informations

Auteure : Christelle Dabos

Éditeur : Gallimard jeunesse

Genre : Fantasy

Public : Jeunesse

Nombre de tomes : 4/4

Nombre de pages : 565

Prix : 19,90 € (broché)

Résumé du tome 4

Le monde est sens dessus dessous. L’effondrement des arches a bel et bien commencé. Une seule solution pour l’enrayer : trouver le responsable. Trouver l’Autre. Mais comment faire sans seulement savoir à quoi il ressemble ? Ophélie et Thorn se lancent ensemble sur la piste des échos, ces étranges phénomènes qui semblent la clef de toutes les énigmes. Ils devront explorer plus en profondeur les coulisses de Babel ainsi que leur propre mémoire. Et pendant ce temps, sur Arc-en-Terre, Dieu pourrait bien obtenir le pouvoir qu’il convoite tant. De lui ou de l’Autre, qui représente la plus grande menace ?

Mon avis

Il m'a fallu du temps avant d'oser plonger dans ce 4ème et dernier tome de la Passe-Miroir qui a tant fait parlé de lui (beaucoup d'avis négatifs, d'incompréhension et une fin qui était dépréciée par les lecteurs). J'ai lu les trois premiers tomes il y a plus ou moins deux ans (à plus ou moins deux mois près), et j'avais adoré le premier, encore plus le second et le troisième m'avait laissé un triste goût d'inachevé. Alors au lieu de bondir comme une hystérique à la sortie du tome 4, j'ai laissé décanter la hype pour ensuite avoir peur d'être déçue par cette conclusion. Et vous savez quoi ? Après avoir pris mon courage à deux mains pour saisir ma liseuse, j'ai beaucoup aimé. Alors oui, ce n'est ni un coup de cœur comme les deux premiers, ni une micro-déception comme le troisième tome : il se place entre les deux (parce que mon cœur est fragile). Peut-être est-ce parce que j'ai oublié des éléments des tomes précédents ? Possible. Pour autant, ce tome ne mérite pas d'avoir été descendu comme il l'a été et en tant que lectrice, je vais essayer de défendre ce livre, les valeurs et les thèmes qu'il met en avant et le pourquoi la fin proposée est adéquate à l'histoire selon moi (même si et bien... Oui j'avoue, j'aurais aimé une fin différente également, mais parce que je suis une fragile).

Me souvenant vaguement de l'intrigue du troisième tome (pour être honnête je me souvenais de Babel, de son arche et qu'est-ce qu'il y avait dessus et de la fin), j'ai lu un résumé spoilant avant de me plonger dans cette lecture. On poursuit donc la quête d'Ophélie dans sa recherche de l'Autre et de Dieu et de comment elle est parvenue à atteindre l'état de Dieu. Pour cela, Ophélie va devoir se mettre en danger et servir de sujet d'expérience. Elle touche du doigt des réponses qui s'éloignent d'elle et j'ai éprouvé une profonde frustration plusieurs fois, pourtant ce n'est que pour mieux rebondir.

J'ai adoré retrouvé Ophélie qui était si effacée dans les premiers volumes (c'était parfois à se demander si elle n'était apathique), prendre des décisions, faire des choix et en accepter les conséquences. Elle découvre beaucoup de choses sur l'univers et malgré le fait qu'elle va de surprises en surprises et qu'elle aime sa nouvelle indépendance fraîchement acquise, son point d'ancrage reste Thorn. Thorn est toujours aussi grand, toujours aussi distant (quoique ?) et toujours aussi maniaque. Pourtant, son attachement à Ophélie lui a permis de s'ouvrir (très légèrement, un peu comme lorsque vous entre-ouvrez une porte). J'aime beaucoup leur tandem dans ce volume et leur relation singulière.

Je regrette un peu la faible présence des personnages secondaires qui ne font que quelques brèves apparitions dans ce dernier tome, notamment mon personnage chouchou qu'est Archibald. 

L'univers de la Passe-Miroir, passablement dense, s'enrichit encore et j'avoue avoir eu du mal sur certains passages assez "techniques" que j'ai dû lire à plusieurs reprises pour être certaine d'en avoir compris le sens et les significations. Alors oui, c'est un peu compliqué par moment, c'est dense et peut-être même un peu tiré par les cheveux (ça m'en a remué le cerveau quand même). Mais si on prend le temps de lire attentivement, à force de répétitions, tout s'éclaire et la manière d'imbriquer chaque pièce du puzzle comme l'a fait Christelle Dabos est absolument magistrale. Et là vous vous demandez : elle a pensé à TOUT CA DEPUIS LE DÉBUT ? Bah ouais, sans doute.  

En plus de l'enquête et des découvertes qu'Ophélie fait au cours du livre, on se rend compte que cette dernière prend enfin les rennes de son destin (bien que celui-ci semble avoir déjà été tout tracé). Elle gagne en assurance et utilise même ses pouvoirs différemment (et je jure que j'ai été surprise au cours d'un passage parce que ma petite mémoire me disait "Naaaaaaan elle peut pas faire ça", alors que si, elle vient de prendre la décision de le faire). Entre doute et crise d'identité, ce tome retournera le cerveau (préparez les aspirines les gens, par moment faut s'accrocher).

Je n'ai rien à redire à la plume de Christelle Dabos que je trouve encore aujourd'hui parfaite : les descriptions visuelles et précises, l'enchaînement et même le temps employé n'ont cessé de me charmer tout au long de ma lecture (et ce, depuis les premières lignes du premier volume de la Passe-Miroir).

Maintenant passons à la partie "FIN" qui a été tant hué, décrié, dénigré et que sais-je encore. Ceci est mon avis et si vous n'êtes pas d'accord, on peut en débattre sans problème. 

/ ! \ SPOILER / ! \

Je fais rarement des articles avec des spoils (je suis le genre de personne qui déteste qu'on lui spoile un livre) mais je vais revenir sur la fin du roman qui a été tant détesté. 

Difficile de dire que je n'ai pas versé ma petite larme, car ce serait totalement faux. Pourtant cette fin trouve parfaitement sa place et nous laisse à la fois espérer et douter (et c'est peut-être de cela qu'il est question). Ophélie est dans l'Endroit, alors que Thorn est dans l'Envers. Plus aucune brèche n'existe entre les deux et pourtant elle décide de partir à sa recherche en utilisant son pouvoir de Passe-Miroir. Elle ne le fait pas par obligation, mais bien par choix. Elle est devenue indépendante et laisse sa famille derrière elle pour partir à la recherche de Thorn. On ne sait pas si elle dispose toujours des Griffes du Dragon issues de son mariage avec lui. Elle ne sait pas si elle le retrouvera un jour. Mais vous savez quoi ? Malgré les doutes qu'Ophélie a et les nôtres, elle traverse un miroir pour trouvez un infime défaut dans la trame de l'espace pour retrouver son mari. Et bordel, c'est une sacré signification tout ça ! Ophélie, timide, réservée, introvertie, soumise... Elle a pris bon nombre de risques tout ce volume et en plus de ça, elle ne peut pas filer l'amour fou avec Thorn ? Que nenni elle va faire en sorte que ça arrive ! Alors les rageux, les haineux et que autre râleurs, peut-être avez-vous raté un bout de l'histoire, mais cette fin (bien que frustrante je vous l'accorde), met en avant une évolution de personnage titanesque. 

Pour conclure donc, cette fin est adéquate.

/ ! \ FIN DU SPOILER / ! \

Pour conclure ?

Un dernier tome qui conclut une saga dans une apothéose qui pourra donner la migraine, mais avec une écriture maîtrisée, une intrigue qui s'imbrique sans faux pli, malgré peut-être des personnages secondaires un peu absents.